Trous Noirs Multi-thématique, elle s’est construite depuis novembre 2008 et chaque émission appartient à l’une des sept rubriques suivantes :
Terre et Liberté cultures, luttes, alternatives des peuples sans État (et qui n’en souhaitent pas)
Sous les pavés… la terre cultures, luttes, alternatives paysannes
Luttes sociales témoignages d’acteurs des mouvements sociaux partout dens le monde
Terre et radioactivité vie sur la planète mise en danger par une société nucléarisée
Tranches de vie parcours sociaux, culturels, politiques de ceux qui disent NON
Anarchie et anarchistes ils existent… et y en a bien plus qu’un sur cent
Liberthèmes thèmes libres et libertaires
Luttes sociales
Hebdomadaire, le lundi
16h00-18h00
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Date Programme
(s'il a été renseigné par l'émission)
29 mai 2023

Absence exceptionnelle ; retrouvons-nous la semaine prochaine.
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22 mai 2023

Durruti, Sacco et Vanzetti, Kropotkine, Rudof Rocker, Malatesta, Proudhon, Emma Goldman, Ricardo Florès Magon, Eugène Varlin, Henri Poulaille, Voline, Élisée Reclus, « ont par leurs écrits ou leurs actions participé à l’émancipation de l’humanité ».
La revue d’histoire sur l’anarchisme Itinéraire : une vie, une pensée a fait revivre ces figures marquantes, suscitant beaucoup d’intérêt des lecteurs par la qualité des textes et une iconographie particulièrement soignée. Pour mieux comprendre leurs engagements, les enjeux et le contexte de leur époque sont à chaque fois évoqués ; chaque portrait est accompagné d’une chronologie détaillée.
Le projet avait été initié en 1987 par quelques militants de la Fédération anarchiste qui annonçaient leur intention d’« élargir le champ culturel, le nôtre, et aussi celui de nos lecteurs ».

Nous évoquerons aussi avec Didier et José, membres du groupe d’origine, ainsi qu’Olivier qui y a contribué, le numéro double (100 pages) consacré à Ricardo Florès Magon :
« De la fondation du journal Regeneracion en août 1900 à son assassinat dans le pénitencier de Leavenworth le 22 novembre 1922, Ricardo Florès Magon et les membres du Parti libéral mexicain ont tout mis en œuvre pour que le Révolution mexicaine s’épanouisse sur des base anarchistes. »
Son mot d’ordre « Tierra y Libertad » a donné son titre à notre rubrique « Terre et Liberté ».

Les premiers numéros sont épuisés, mais ceux qui restent disponibles, jusqu’à celui sur Élisée Reclus de 1998, seront en vente à la libraire Publico.
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15 mai 2023

« L’État, la propriété privée et la religion ne sont pas des institutions naturelles mais le produit d’une histoire » est une phrase du récent ouvrage Le Sauvage et le Politique dont l’auteur, Édouard Jourdain notre invité, est connu pour ses travaux sur Joseph Proudhon, sur l’histoire de l’anarchisme et sur la dynamique des « communs ».
Ce livre de théorie politique traite de l’anthropologie, à partir notamment des écrits de Pierre Clastres, Marshall Sahlins, James C. Scott, David Graeber et de notre compagnon Charles Macdonald. Il s’agit de « sélectionner de manière critique dans les traditions des peuples autochtones des éléments susceptibles d’ouvrir des brèches vers d’autres futurs ».
À l’origine « le sauvage » vivait dans une société sans classe sociale, sans propriété, sans État : Pierre Clastres parlait de société contre l’État. Quels sont les brèches qui ont amené l’émergence d’un appareil coercitif séparé de la société ?
Comment le « chef », chargé des références ancestrales, s’est-il transformé en roi sacré puis en roi divin ?
Comment les chamanes, médiateurs entre le visible et les puissances invisibles, se sont-il transformés en prophètes puis en prêtres ?
Comment les guerres ont-elles conduit à l’autonomisation des guerriers et à la création d’un appareil militaire ?
Ces questions, parmi d’autres, sont abordées de façon dialectique, l’histoire n’étant pas une évolution linéaire et inéluctable guidée par les seuls changements économiques, les choix politiques ayant un rôle essentiel pour expliquer l’éventail d’organisations sociales pratiquées par les différents peuples.
Pour Édouard Jourdain, c’est « le politique » qui est le moteur de l’histoire.
Le dernier chapitre, « De la démocratie sauvage », explore les brèches de liberté collective qui ont ébranlé nos sociétés modernes, tels les pirates, la Commune de Paris ou la révolution espagnole.
La démocratie directe et le fédéralisme horizontal pourront-ils « ensauvager » la société capitaliste dominante ?
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08 mai 2023

« L’espèce humaine a réussi à passer à un âge nouveau : l’âge atomique », se réjouissait le journal France-soir quelque temps après l’usage « scientifique » de la bombe atomique sur des centaines de milliers de cobayes au Japon les 6 et 9 août 1945.
La rédemption pour ce crime contre l’humanité était annoncée le 8 décembre 1953 à l’ONU par le président Eisenhower : « L’objectif de mon pays est d’aider à sortir de la chambre des horreurs pour aller vers la lumière ». Son texte Atoms for Peace promet la quasi-gratuité de l’énergie nucléaire et l’impossibilité de tout accident ; quant au problème des déchets radioactifs, la science va très rapidement trouver une solution !
Sur ce dernier point, la réalité en France est que La Hague est au bord de la saturation et que l’État envoie sa Police et sa Justice imposer par tous les moyens une énorme poubelle à Bure.
L’enjeu est d’autant plus important que le gouvernement et les nucléocrates tentent de relancer la filière nucléaire. Pour combattre leur propagande, il est essentiel de faire connaître aux générations actuelles les quarante années de luttes sociales, souvent victorieuses, contre le stockage des déchets nucléaires.
C’est justement l’objectif du « Comité Centrales », collectif qui souhaite « réveiller les esprits antinucléaires » pour s’opposer au « modèle totalitaire de la société nucléaire ». Notre terre mourra proprement est un documentaire réalisé à base d’entretiens avec divers collectifs qui ont participé à ces luttes, afin de réveiller la parole populaire et la faire circuler : « À chaque tentative, les ”gens du coin” se sont révoltés et ont fait échouer le projet de l’Andra. La logique était celle du ni ici ni ailleurs avec un soutien entre les diverses luttes locales ».

Nous recevons François, co-réalisateur, qui évoque ces luttes oubliées. Nous en profiterons pour lui demander sa perception de l’état actuel du mouvement antinucléaire, à partir de la récente tournée de plusieurs mois de conférences-débat autour de ce film, organisée dans de nombreuses villes.
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01 mai 2023

Les 31 mars, 1er et 2 avril, la Fédération Anarchiste organisait à Marseille un week-end anti-nucléaire de conférences débats. Radio Libertaire, radio de la Fédération Anarchiste, y était et a enregistré ces débats ; ils sont sur le site de la radio, sous l’onglet « Événements spéciaux ».
Nous vous proposons d’écouter aujourd’hui Jean Marc Royer, auteur d’un appel intitulé Hiroshima, Tchernobyl, Fukushima, des crimes contre l’humanité.
Il a publié : Le monde comme projet Manhattan. Des laboratoires du nucléaire à la guerre généralisée au vivant, Le Passager Clandestin, 2019 et ses Carnets de guerre sont disponibles sur les sites fukushima-blog.com et autrefutur.net
Le Monde comme projet Manhattan fait le récit de l’histoire du projet états-unien d’élaboration de l’arme atomique. Un projet qui n’est pas un simple projet militaire et industriel, mais au fond un « projet de société ». Jean Marc Royer orientera son intervention sur un rappel de cette historicité, et la manière dont elle resurgit dans la menace d’un débordement nucléaire possible dans un conflit, telle la guerre en Ukraine.
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24 avril 2023

Les 31 mars, 1er et 2 avril, la Fédération Anarchiste organisait à Marseille un week-end anti-nucléaire de conférences débats. Radio Libertaire, radio de la Fédération Anarchiste, y était et a enregistré ces débats ; ils sont sur le site de la radio, sous l’onglet « Événements spéciaux ».
Nous vous proposons d’écouter aujourd’hui Philippe Pelletier, professeur de géographie, auteur de : Climat et Capitalisme vert, de l’usage politique et économique du catastrophisme, Nada éditions, 2015.
Une intervention sur le thème de l’instrumentalisation du climat pour valoriser le nucléaire, démonter l’idée reçue propagée par les médias et le pouvoir : « Le nucléaire peut sauver le climat, car le nucléaire produit une énergie décarbonée ».
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17 avril 2023

La recherche d’un lieu d’enfouissement pour la poubelle nucléaire par l’Association nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) ayant rencontré de fortes résistances dans divers lieux de l’Hexagone, en 1994, ce sont les villages de Bure, Saudron, Bonnet, Mandres et Ribeaucourt qui sont choisis pour la construction du Centre industriel de stockage des déchets radioactifs Cigéo.
L’État nucléocrate a jeté son dévolu sur cette zone rurale, éloignée des grands axes de communication et très appauvrie par une agriculture industrielle qui fait disparaître les paysans et, avec eux, l’entraide et la vie communautaire : « Il faut avoir créé un désert agricole pour bâtir un cimetière du nucléaire ».
Pourtant les résistances s’organisent, avec l’aide de soutiens venus de l’extérieur : en 2004 l’association « Bure zone libre » construit la « Maison de la Résistance » dans une vieille ferme.
Mais en 2016, après avoir acheté pendant des années des terrains pour disposer des 3 000 hectares nécessaires, Cigéo démarre les travaux dans le bois Lejuc. Sans avoir obtenu l’autorisation de démarrer les travaux est construit notamment un « mur de la honte » de trois kilomètres. Malgré l’intervention violente de sa milice privée et de gendarmes mobiles, les opposants réussissent à réoccuper la forêt et à fêter mi-août la « Chute du bure de Merlin ». Ils ont pour objectifs de protéger un lieu, de construire des cabanes et des lieux de vie, de tisser des liens pour la lutte en habitant le territoire.
Depuis, le combat de paysans, habitants et soutiens doit affronter quotidiennement l’État nucléocrate, sa Police et sa Justice : contrôles, arrestations, procès, condamnations, prison. Les innombrables perquisitions, saisies de matériel, filatures, écoutes des communications téléphoniques vont permettre de monter de toute pièce l’accusation d’« association de malfaiteurs », lancée en 2018 contre une dizaine d’opposants soigneusement choisis pour tenter de paralyser le travail en commun. : « Si rêver dʼune vie libérée des contraintes du capitalisme et de lʼÉtat fait de nous des malfaiteurs, des criminels ou des bandits, alors nous en sommes ».
Aujourd’hui, le gouvernement tente de relancer la filière nucléaire, se dotant de tout un arsenal législatif permettant d’accélérer la construction de nouveaux réacteurs, en contournant les textes contraignants (permis de construire, loi littoral, délais d’expropriations) et attribuant aux réacteurs une « raison impérative d’intérêt public ». La résistance à Bure risque de bloquer ce plan.

Un appel a été lancé par des organisations locales, signé notamment par la Fédération anarchiste :
Cent Mille Ans – Cent Mille luttes – Cent Mille espoirs à Paris Le 3 juin à Paris
Appel à cortège et grand rassemblement des luttes écologiques et sociales
Contre le nucléaire, ses bombes, ses déchets ET son monde !

Notre invitée Angèl, militante particulièrement visée par la répression étatique sur place, nous parle des résistances et des initiatives en cours, notamment celle du 3 juin.
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10 avril 2023

Les 31 mars, 1er et 2 avril, la Fédération Anarchiste organisait à Marseille un week-end anti-nucléaire de conférences débats. Radio Libertaire, radio de la Fédération Anarchiste, y était et a enregistré ces débats ; ils sont sur le site de la radio, sous l’onglet « Événements spéciaux ».
Nous vous proposons d’écouter aujourd’hui Thierry Ribault, chercheur en sciences sociales au laboratoire Clersé du CNRS (Université de Lille) et auteur, en particulier, de Contre la résilience - À Fukushima et ailleurs.
À partir d’un travail d’enquête et de recherche mené à Fukushima durant plusieurs années, Thierry Ribault orientera son intervention sur le changement d’approche qu’a constitué l’administration de ce désastre dans les politiques de gestion et d’acceptation de la catastrophe, à travers notamment ce qui a été nommé « politique de résilience nationale ». À Fukushima et ailleurs, en France notamment, la résilience est une nouvelle religion d’État qui empêche de s’attaquer aux causes des désastres présents et à venir.
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03 avril 2023

Les 31 mars, 1er et 2 avril, la Fédération Anarchiste organisait à Marseille un week-end anti-nucléaire de conférences débats. Radio Libertaire, radio de la Fédération Anarchiste, y était et a enregistré ces débats ; ils seront très prochainement sur le site de la radio, sous l’onglet « Événements spéciaux ».
L’un d’eux a été monté dans le train du retour et nous vous le proposons aujourd’hui : Antoine Calandra et Jean Revest, membres de la Coordination Antinucléaire du SudEst.
Ces deux interventions apporteront des informations concrètes sur les réalités des sites nucléaires dans la région PACA : vieillissement installations, et rafistolages en cours. La centrale de Tricastin fait office de laboratoire pour expérimenter les possibilités de prolonger les centrales françaises. Présence de ces installations dans des zones sismiques (Cadarache, Tricastin...)
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27 mars 2023

Le 30 janvier dernier, Bernard Baissat était dans notre studio pour évoquer quelques unes de ses tranches de vie ; les deux heures étant passées beaucoup trop vite, nous lui avons demandé de revenir aujourd’hui.
Après avoir quitté l’enseignement, il est journaliste à l’O.R.T.F. à Paris en Mai 1968. Il part comme réalisateur de télévision deux ans au Niger, quatre ans en Côte d’Ivoire, puis deux ans au Liban, qu’il doit quitter au moment de la guerre civile.
De retour en France, il réalise des reportages pour FR3.
Il choisit ensuite le statut de réalisateur intermittent du spectacle, qui lui permet de produire des documentaires où il trace des portraits de personnalités libertaires et pacifistes tels May Picqueray, Marcel Body, Robert Jospin, Jeanne Humbert, Aguigui Mouna...
Il réalise une cinquantaine d’émissions d’histoire sociale avec notamment l’équipe du Maitron (dictionnaire biographique du mouvement ouvrier).
Plus récemment, il monte des films sur l’histoire de la Nouvelle-Calédonie.
Membre de l’Union Pacifiste, aujourd’hui il est un des animateurs de l’émission Si Vis Pacem sur Radio Libertaire et un des initiateurs du collectif « NON au SNU ».
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20 mars 2023

Il y a quelques jours, Xebat Andok, membre du Conseil exécutif de l’Union des communautés du Kurdistan (KCK), expliquait le « confédéralisme démocratique » : « C’est un système dans lequel tous les segments de la société, du local à l’universel, du plus petit au plus grand, s’organisent ensemble en tant que société en dehors de l’État et établissent leur auto-administration. C’est un système de démocratie directe ». Il ajoutait que si tous les peuples du Moyen-Orient veulent prendre un tel système comme base, il sera possible d’établir le « Confédéralisme démocratique des peuples du Moyen-Orient », effaçant ainsi frontières et États.
Ceux-ci sentent la menace, notamment l’État turc, qui opprime depuis sa création en 1923 la forte minorité kurde de sa population. C’est pourquoi son armée agresse et envahit le Rojava (partie du Kurdistan se situant au nord de la Syrie).
De son côté, la dictature théocratique en Iran tente par une répression féroce (morts, blessés, arrestations, pendaisons) de contenir le début de révolution qui s’étend dans tout le pays depuis l’assassinat de la jeune kurde Jina Amini, unifiant au cri d’origine kurde de « Jin, JItan Azadî » (« Femme Vie Liberté ») les femmes, les minorités ethniques (Kurdes, Baloutches), les travailleurs exploités... Il y a maintenant une rupture totale entre le régime et la société et la société iranienne semble changer de manière irréversible.
Ces événements essentiels ont des conséquences sur tout le Moyen-Orient et sans doute au-delà.
C’est pourquoi nous avons invité notre compagnon iranien Nader et Pierre Bance, auteur d’Un autre futur pour le Kurdistan – Municipalisme libertaire et confédéralisme démocratique et de La fascinante démocratie du Rojava – La Contrat social de la Fédération de la Syrie du Nord pour parler des informations récentes dans ces deux pays, des points communs et des différences sur leur situation, des perspectives pour l’ensemble de la région.
Rappelant qu’il y a toujours eu dans l’Histoire « une lutte pour l’égalité et la liberté », Xebat Andok prévient que « toutes les révolutions sont faites par les peuples, mais elles ont toujours été réprimées parce que les peuples n’ont pas su les canaliser en dehors de l’État. La solution se trouve en dehors de l’État, pas dans l’État, institution la plus organisée de toutes les classes hégémoniques ».
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13 mars 2023

Rediffusion de l’émission du 27 janvier 2020.
Le combat des paysans, habitants et soutiens contre le projet Cigéo de poubelle nucléaire à Bure sʼaffronte directement à lʼÉtat nucléocrate. Celui-ci utilise sa Police et sa Justice pour briser cette résistance, entamée dès les années 1980. Ces dernières années, contrôles, arrestations, procès, condamnations, prison, perquisitions, saisies de matériel, filatures, écoutes de 104 000 communications téléphoniques... se succèdent. Un dossier actuel de 15 000 pages sʼépaissit de jour en jour. Toutes ces données sont fournies au logiciel ANACRIM, censé reconstituer le réseau de tous les complices de lʼaccusation dʼ« association de malfaiteurs » lancée en juin 2018 contre cinq personnes, dix aujourdʼhui. Face à ces actes scélérats, ceux qui sʼopposent au nucléaire et à son monde sont lucides : « Si rêver dʼune vie libérée des contraintes du capitalisme et de lʼÉtat fait de nous des malfaiteurs, des criminels ou des bandits, alors nous en sommes ». Une « malfaitrice » est accueillie dans le studio, ainsi quʼÉlodie, membre du Syndicat des Avocats de France et Patrick du comité de rédaction du Monde Libertaire (à la date de première diffusion).
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06 mars 2023

En raison d’une impossibilité de dernière minute, nous rediffusons l’émission du 24 octobre 2022 avec Jean-Marc Royer qui était l’invité prévu ce jour. L’émission que nous devions faire est reportée à une date ultérieure.
Campagne contre toutes les guerres
En Ukraine comme ailleurs, la guerre est un crime.
L’« opération spéciale » qui devait durer quelques semaines s’installe pour longtemps.
Les troupes russes, mal préparées, attendent l’hiver pour endiguer les contre-offensives ukrainiennes et avoir le temps de former les 300 000 conscrits appelés en renfort, venus souvent des zones déshéritées de Russie.
Les bombardements et attaques de missiles visent les populations civiles et les infrastructures ukrainiennes (production d’énergie, barrages...).
Le commerce des armes bat son plein et les « marchands de canons » se frottent les mains.
Les sanctions économiques n’ont pas toujours les résultats escomptés : les superprofits liés à la hausse vertigineuse du pétrole et du gaz enrichissent les entreprises du secteur... et permettent à la Russie de contribuer à payer sa guerre d’agression. Elles ne concernent pas l’énergie nucléaire, puisque les accords franco-russes entre Framatome et Rosatom (combustibles, systèmes de contrôle, déchets) continuent de plus belle.
Notre invité Jean-Marc Royer aborde tous ces aspects d’une réalité qui aura des conséquences déterminantes.
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27 février 2023

David Graeber, décédé en septembre 2020, était « anarchiste de cœur et anthropologue de profession ». A été saluée « son œuvre qui promeut des points de vue anarchistes du changement social, qui sont vécus au sein des mouvements sociaux tous les jours ».
Auteur en 2004 de l’ouvrage Pour une anthropologie anarchiste, il explique que « l’anthropologie pourrait être regardée comme la science de l’anarchisme » car « son potentiel radical a toujours été de nous obliger à voir dans les humains beaucoup plus que ce que nous avions été encouragés à imaginer ».
Il affirme que l’anarchie est un système possible de vie collective, souhaitable et de portée universelle, « l’anarchisme n’est ni une attitude, ni une vision du monde, ni même un ensemble de pratiques, mais un processus permanent de va-et-vient entre les trois ».

Un de ses premiers ouvrages a récemment a été traduit en français : La fausse monnaie de nos rêves - Vers une théorie anthropologique de la valeur.
Il rappelle les diverses approches (sociologique, économique, structuraliste) et leurs limites.
Plus que dans les objets, un sens de la valeur émerge de l’échange, des relations directes entre les personnes ne se réduisant pas aux relations marchandes.
Ainsi la valeur est un moteur de vie, un déclencheur de luttes, aidant à développer la puissance d’agir, la capacité collective à imaginer des alternatives au monde actuel.
Il fustige le « post-modernisme » qui conduit à la mise en avant de l’individualisme, au fatalisme, à l’abandon de tout projet de changer le monde.
Fondamentalement Graeber pose la question du changement social

Pour en parler avec nous, dans le studio : Charles Macdonald, anthropologue et anarchiste, auteur de LʼOrdre contre lʼHarmonie – Anthropologie de lʼAnarchie.
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20 février 2023

Dans un communiqué du 9 décembre 2018, 3 semaines après l’Acte I des Gilets Jaunes, la Fédération anarchiste évoque un mouvement social dont « la principale caractéristique est le rejet de la représentation politicienne et a fortiori des leaders autoproclamés : sur les ronds-points occupés sʼinventent de nouveaux modes de socialisation ».
Beaucoup alors découvrent et affrontent la violence d’État, ses policiers et ses juges, encouragée par des médias aux ordres et des politiques exaspérés, tel Luc Ferry éructant « Que les policiers se servent de leurs armes une bonne fois ! On a la quatrième armée du monde, elle est capable de mettre fin à ces saloperies » : après plus de 120 Actes du samedi on recense environ 14 000 tirs LBD, 2 500 blessés dont 600 graves (30 éborgnements, mains arrachées...), 3 000 condamnations.

La révolte du « petit peuple » des oubliés a totalement surpris et scandalisé l’essentiel de la classe politique et des milieux intellectuels. Pourtant, dès janvier 2018 les groupes « Colère », répondant à l’appel d’un maçon de la Dordogne : « Vous en avez marre, c’est maintenant ! Bloquons tout », regroupaient près de 100 000 participants. Le passage progressif du mécontentement individuel à l’action collective, qui va démarrer quelques mois plus tard dans les rues et surtout sur les milliers de ronds-points occupés, est déjà anticipé dans certaines de leurs déclarations : « Nous ne sommes pas des animaux que l’on dresse mais des êtres humains qui aspirent à vivre dignement dans un pays libre », « L’intention est de regrouper tous les oubliés de l’État ».

Le mépris que les Gilets Jaunes ont suscité parmi les décideurs, les journalistes et les universitaires a eu quelques exceptions, telle Florence Aubenas témoignant des « cris silencieux d’une classe d’oubliés » sur les ronds-points lieux de rencontre, brisant l’isolement et créant des liens de solidarité et d’échange. Lucide, un gendarme semble terrorisé : « Des gens qui n’auraient jamais dû se rencontrer se mettent ensemble. Ça fait peur. »
Leur objectif commun de blocage de l’économie et des flux sera-t-il repris par le mouvement social actuel, plus traditionnel, mais qui s’affronte au même État ?

Ainsi, Matthieu Bortolin, accompagné par son directeur de recherches à l’EHESS Alessandro Stella, a réalisé un travail à chaud sur ce mouvement contemporain, s’appuyant sur des sources orales et audiovisuelles, « accordant une attention particulière au récit produit directement par les acteurs ».
Présents dans le studio, ils parleront du livre qui en est issu : La contestation domestiquées et son deuil – La révolte des gilets jaunes.
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13 février 2023

Depuis le « Livre blanc sur l’avenir des retraites » (Michel Rocard, 1991), l’État continue inexorablement à affaiblir le système de retraite par répartition, favorisant ainsi les assurances retraites privées et les plus hauts revenus.
Les réformes Juppé, Fillon, Sarkozy, Woerth, Touraine, Macron se sont succédé : pension pour le privé calculée sur les 25 meilleurs années au lieu des 10 ; indexation des pensions sur l’inflation et non sur les salaires ; durée de cotisation passant à 41 ans ; alignement des régimes spéciaux sur ces 41 ans ; âge minimum de départ à 62 ans ; décote (1,25 % en moins sur le montant par trimestre manquant) jusqu’à 65 ans puis 67 ans...
Début 2020, Macron dut « battre en retraite » face aux manifestations, grèves et... coronavirus : exit (provisoirement) la retraite à points et l’ « âge pivot » de 64 ans.
Les recettes de la cuisine étatique pour faire digérer ces reculs successifs contiennent plusieurs ingrédients : tenter d’éviter que toutes les catégories de la population se sentent concernées en même temps ; réchauffer des « concessions » mineures préparées à l’avance ; « séduire » certains syndicats « raisonnables » et « compréhensifs » (en 2003, la CFDT de François Chérèque y avait perdu des milliers d’adhérents) ; s’efforcer de rendre les grèves « impopulaires » en s’appuyant sur les médias aux ordres ; compter sur les difficultés financières des salariés pour l’effritement du mouvement...

Cette fois Élisabeth Borne a annoncé la couleur : en route vers les 43 ans de cotisations et un âge de départ à la retraite de 64 ans. Au passage les régimes spéciaux de la Banque de France, de la RATP et des Industries électriques et gazières doivent disparaître : il en reste encore une dizaine (dont ceux du Sénat et de l’Assemblée nationale).
Alors que se préparent les Actes V (16 février) et VI (7 mars), le réchauffement social a gagné les rues de petites et grandes villes, joyeusement animées par plus de 2 millions de manifestants, nombre atteint le 12 décembre 1995 qui avait contraint Juppé à reculer.
Pourtant aujourd’hui, si les trois quarts des sondés sont favorables à la poursuite du mouvement social (quatre sur dix souhaitant un durcissement avec blocages et grèves), une majorité craint que le gouvernement ne recule pas.

Pour échanger avec nous : Christian (SUD-Rail) et Céline (FO-Rennes).
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06 février 2023

« La Via Campesina » (LVC) est, depuis 1993, un mouvement international, indépendant de toute organisation politique, économique ou religieuse, qui coordonne des organisations de petits paysans, de travailleurs agricoles, de fermes rurales, de communautés indigènes d’Asie, des Amériques, d’Europe et d’Afrique. Il regroupe 182 organisations dans 81 pays et représente plus de 200 millions de paysans.
Soutenant les luttes paysannes dans le monde, ses revendications sont notamment :
la lutte pour la souveraineté alimentaire, ce qui implique de combattre l’OMC et l’emprise des multinationales de l’agroalimentaire ;
la biodiversité, les semences et la lutte contre les OGM ;
l’agriculture paysanne ;
les droits des militants syndicalistes et des communautés rurales ;
la réforme agraire...
La responsabilité de la « Coordination internationale » de LVC tourne entre les différentes régions du monde. Située en Afrique, au Zimbabwe, avant la Conférence internationale de 2021, elle a été transférée en Europe à la « Confédération européenne Via Campesina » : succédant à Élisabeth Mpofu, la coordinatrice générale est aujourd’hui Morgan Ody, installée en maraîchage bio à Calan dans le Morbihan.
Elle nous parlera de l’histoire de LVC, de ses luttes, de ses propositions face aux crises globales actuelles dans le domaine agricole et alimentaire.
Seront également dans le studio Miguel Izagua de LVC et Silvia Perez-Vitoria, auteur notamment de l’ouvrage Manifeste pour un XXIème siècle paysan, qui place beaucoup d’espoirs dans les luttes des petits paysans et des peuples autochtones, organisés dans « La Via Campesina », contre le capitalisme.
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30 janvier 2023

Bernard Baissat, après avoir quitté l’enseignement, est journaliste à l’O.R.T.F. à Paris en Mai 1968. Il part comme réalisateur de télévision deux ans au Niger, quatre ans en Côte d’Ivoire, puis deux ans au Liban, qu’il doit quitter au moment de la guerre civile.
De retour en France, il réalise des reportages pour FR3.
Il choisit ensuite le statut de réalisateur intermittent du spectacle, qui lui permet de produire des documentaires où il trace des portraits de personnalités libertaires et pacifistes tels May Picqueray, Marcel Body, Robert Jospin, Jeanne Humbert, Aguigui Mouna...
Il réalise une cinquantaine d’émissions d’histoire sociale avec notamment l’équipe du Maitron (dictionnaire biographique du mouvement ouvrier).
Plus récemment, il monte des films sur l’histoire de la Nouvelle-Calédonie.
Membre de l’Union Pacifiste, aujourd’hui il est un des animateurs de l’émission Si Vis Pacem sur Radio Libertaire et un des initiateurs du collectif « NON au SNU ».
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23 janvier 2023

Émile Pouget, militant anarchiste syndicaliste révolutionnaire co-fondateur de la CGT, expliquait qu’une grève fait partie de la « gymnastique révolutionnaire », pratique et théorie se confondant dans la perspective d’une grève générale se substituant à une révolution politique par le haut. L’amorce d’un fort mouvement sur les retraites entre-t-il dans ce cadre ?
Nous demanderons l’avis de notre invité, Christian Mahieux, ancien cheminot ayant eu des responsabilités à la fédération Sud-Rail.

Il est l’auteur du récent ouvrage Désobéissances ferroviaires qui recense diverses actions entrant dans ce qu’évoquait Émile Pouget en 1911 dans Le Sabotage, manuel recensant les méthodes pour enrayer la machine de production.
Ces actes de résistance ont été exécutés à l’occasion d’événements dans lesquels les cheminots ont été très présents : grandes grèves du rail de 1910 et 1947, participation à la Résistance pendant la dernière guerre mondiale, voies occupées et trains bloqués pendant la guerre d’Algérie pour s’opposer au départ d’appelés ou protester contre les expulsions d’Algériens.
Des secteurs particuliers, dans des mouvements souvent issus de la base, ont pratiqué le sabotage sous diverses formes, adaptées à leur travail : « grève de la pince » pour les contrôleurs, « grève de l’astreinte » pour le personnel de maintenance, « grève des réservations » pour les agents commerciaux.
Ces initiatives collectives enrayent ponctuellement le désordre imposé par le capitalisme et allument l’espoir de lui substituer une autre société, qu’Élisée Reclus évoquait ainsi en 1895 : « L’anarchie est la plus haute expression de l’ordre ».
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16 janvier 2023

Nadia Genet, réalisatrice du film sur Hellyette Bess Aimer la vie, n’avait eu que 120 minutes le lundi 30 octobre pour évoquer ses multiples tranches de vie. Elle revient aujourd’hui dans notre studio pour « revisiter ce pays formidable et déroutant qu’est la vie ».
Dès l’adolescence, elle s’initie à la photographie, s’imprègne de musique, voyage à Londres, adhère à Amnesty International.
Ses rencontres et cadres de vie se succèdent ensuite :
des détenus mineurs à Paris avec qui elle monte un atelier théâtre ;
un marin-pêcheur de l’île de Marie-Galante dans les Antilles, où elle apprend le créole, découvre la littérature caribéenne et l’histoire de l’esclavage ;
des personnes, rencontrées à l’occasion des escales que son métier d’hôtesse de l’air lui propose, dont elle enregistre et photographie les singularités ;
des habitants de la région tchadienne Dar Sila, pour lesquels elle réalise une exposition photo présentée à N’djamena, témoignant de leur désespoir face aux graves problèmes de l’eau, de l’alimentation, de la santé, de la proximité des conflits du Darfour ;
d’une personne en fin de vie à Paris, qu’elle accompagne avec beaucoup d’écoute et d’émotion.
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09 janvier 2023

Ecce homo, le récent roman de Gérard Mordillat est une histoire d’amour étalée sur plusieurs siècles entre Lucie, Henri et Thomas. Ils s’étreignent ou s’affrontent au XIVème siècle en Champagne pendant la Grande Peste, au XIXème siècle dans le nord de l’Italie pendant la répression des luttes ouvrières, au XXIème siècle aux États-Unis pendant la non-réélection de Trump. Le pouvoir et l’argent y jouent un rôle essentiel, notamment dans le combat pour conquérir un quatrième personnage, un linceul dont on suit la fabrication, l’exposition et l’exploitation. Sont racontées ses aventures successives lorsqu’il est peint, photographié, filmé. Mais son image - une image est-elle la vérité ? - est utilisée pour en faire le « Saint-Suaire » ayant contenu le corps du Christ.
« Je m’intéresse à l’Histoire, à la littérature, au cinéma », ces paroles de Lucy définissent bien la démarche de Gérard Mordillat dans ce livre, nourri de longs travaux réalisés avec Jérôme Prieur.

L’Histoire est également bien présente dans La Guerre des paysans, B.D. dont il a écrit le scénario illustré par le dessinateur Éric Liberge.
Au seizième siècle en Allemagne, le théologien Martin Luther engage un combat pour la Réforme de l’Église catholique, bien assise sur ses privilèges et ses messes en latin. Il est rejoint par Thomas Münzer, moine proche des paysans. Ceux-ci, accablés par la misère, interprètent les thèses de Luther, diffusées en allemand, comme un appel à se réapproprier les biens de l’Église et des seigneurs qui les exploitent : ils pillent les monastères, libèrent les nonnes et incendient les châteaux. Mais Luther, voulant en rester à une querelle théologique, prend le parti des princes allemands, alors que Münzer rappelle que champs, bois et rivières sont des biens communs. Dans cette guerre de dizaines de milliers de paysans contre riches et possédants, l’armée sortira vainqueur.
Münzer, avant d’être pendu, déclare à son bourreau : « Omnia sunt communia ».

On peut aussi voir en ce moment les quatre épisodes de la série documentaire que Gérard Mordillat a réalisée pour Arte, avec Christophe Clerc et Bernard Rothé : « Inviolable et sacrée », « Mon corps est à moi », « Breveter le vivant », « Posséder la terre ».
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02 janvier 2023

Rediffusion de l’émission du 21 juin 2021 :
La fusion des cœurs de trois réacteurs de la centrale de Fukushima a envoyé dans l’atmosphère une quantité d’êtres radioactifs équivalente à plusieurs centaines de fois l’émission de la bombe à Hiroshima le 6 août 1945 ; 300 tonnes d’eau contaminée s’écoulent chaque jour dans l’océan ; 170 000 tonnes de déchets radioactifs sont entreposés dans 15 millions de sacs poubelles répartis sur 142 000 sites « provisoires » ; dix millions de personnes sont soumises à une exposition de rayonnement ionisant depuis dix ans...
Mais la résilience va régler les conséquences pour les humains : un « Ministre de la résilience nationale » a fait adopter un « Plan fondamental et d’action de résilience nationale » ; Kazuo Furuta, directeur du Resilience Research Center, s’enthousiasme car « voici venue l’ère de la super‑résilence, réponse à une crise par laquelle la société peut devenir plus robuste et plus intelligente qu’avant la survenue de l’accident ».
Au Japon, mais aussi dans beaucoup de régions de notre planète, les résiliopathes enjoignent les humains de « renforcer leur résilience » afin de s’accommoder de la dangerosité « inévitable » du monde, surmonter ses catastrophes et surtout ne pas remettre en cause le système qui les a engendrées : résiliez-vous tel est le mot d’ordre !
Notre invité Thierry Ribault, déjà venu présenter le livre Sanctuaires de l’abîme. Chronique du désastre de Fukushima, a mené une enquête approfondie depuis la catastrophe et analysé cette technologie du consentement dans son récent ouvrage Contre la résilience à Fukushima et ailleurs.
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26 décembre 2022

Rediffusion de l’émission du 16 décembre 2019.
Enregistré au Salon Marjolaine : Le capitalisme verdit de plus en plus, pas de peur, mais d’innovations à vocation « écologique » :
→ Les compteurs communicants Linky pour mieux gérer notre consommation : oublié les intérêts économiques liés à notre « profil client » résultant ; oublié le refus de dizaines de milliers de ménages et de près de 1 000 communes.
→ La voiture électrique « non polluante » : oublié l’extraction et le traitement des métaux (lithium, cobalt, manganèse) pour sa batterie, extrêmement nocifs pour l’environnement et les humains ; oublié les particules fines (métaux lourds) qu’émettent un véhicule en roulant ; oublié que l’électricité provient majoritairement du nucléaire.
→ L’énergie nucléaire « ne produit pas de CO2 » : oublié le CO2 pendant la construction des installations de la filière ; oublié les êtres radioactifs légués à des milliers de générations ; oublié les « excursions » nucléaires (Tchernobyl, Fukushima).
Pour parler de cette vaste fumisterie, censée masquer que c’est le capitalisme qui pollue la Nature et nos vies : Stéphane Lhomme, animateur de l’Observatoire du nucléaire » ainsi que du site refus.linky.gaspar.free.fr.
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19 décembre 2022

Rediffusion de l’émission du 2 mai 2022.
Énergie « verte » et « durable » pour l’Union européenne, le nucléaire aurait-il le vent en poupe, plus que l’éolien ?
Même l’actualité en Ukraine, où pour la première fois des centrales se retrouvent sur un terrain de guerre risquant d’interrompre le refroidissement du cœur des réacteurs, n’inquiète pas certains États qui projettent d’en construire pour éviter la dépendance au gaz russe.
Macron II prévoit ainsi 14 nouveaux EPR d’ici 2050, tout en projetant de porter la durée d’exploitation du parc actuel au-delà de 50 ans. Retards multiples, augmentations considérables des coûts sur les chantiers de Flamanville et Olkiluoto en Finlande, récentes fuites radioactives sur l’EPR de Taishan en Chine, n’ébranlent en rien son appui aux nucléocrates.
Quand aux déchets les plus radioactifs, particulièrement « durables », le projet Cigéo de « laboratoire » à Bure, destiné à les enfouir à 500 mètres sous terre, est dans la phase d’une affaire de DUP (Déclaration d’utilité publique), en attendant la fermeture finale, prévue en 2150.
Mais l’énergie liée à la fission nucléaire c’est du passé, l’avenir c’est l’Hydrogène, abondant et pas cher ! Il suffit, comme le soleil, de faire fusionner ses isotopes (deutérium et tritium) pour récupérer une énergie de phénoménale. Cependant il est nécessaire de créer un plasma de 150 millions de degrés dans une chambre de confinement magnétique. D’où le pharaonique projet ITER (Réacteur thermonucléaire expérimental international), financé par de nombreux pays, censé fournir plus d’énergie qu’il n’en consomme d’ici une trentaine d’années. Sur le gigantesque chantier, en cours d’installation à Cadarache, l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) a stoppé pour non-conformité l’assemblage des segments du réacteur, étape-clé et irréversible.
Pour évoquer toutes ces questions nous recevons Roland Desbordes qui participe depuis son origine aux diverses activités du laboratoire indépendant sur la radioactivité CRIIRAD, créé par un petit groupe d’habitants de la Drôme et de l’Ardèche après la catastrophe de Tchernobyl (1986).
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12 décembre 2022

Pesticides : Autour des années 2010, 2891 spécialités ont été vendues en 5 ans.
En 2017, leur consommation avait augmenté de 25 %, alors que le plan gouvernemental Ecophyto prévoyait une réduction de 50 %.
Les substances ayant des effets à long terme, dont 54 cancérogènes ou toxiques, représentent le quart des ventes des cinq plus grosses entreprises mondiales (« Big Five ») et 11 % du marché français.
À lui seul, le glyphosate (notamment le Roundup) cancérogène représente le tiers des ventes du « Big Five ». La couverture médiatique qui a accompagné la controverse publique, ainsi que celle des néonicortinoïdes (Gaucho, Regent), qui déciment les abeilles, ont mis en évidence les manœuvres utilisées par les industriels pour préserver leurs profits.
Notre invité, François Dedieu, chargé de recherche en sociologie à l’Institut national de la recherche agronomique et de l’environnement (Inrae) explique que leurs « stratégies de marchands de doute sont la partie émergée de l’iceberg » :
Les procédures et normes utilisées pour l’autorisation de mise sur le marché d’un produit (AMM) utilisent de nombreuses données fournies par les industriels et ne sont qu’une évaluation a priori sur sa non-dangerosité, basée sur des seuils d’innocuité.
Sur le terrain, conditions d’utilisation multiples, nombre important de pesticides manipulés par l’agriculteur, des conditions climatiques variables... mettent en évidence de nombreuses « zones d’ombre » des tests et menacent la santé humaine et l’environnement.
D’autre part, une exposition « faible », inférieure aux seuils autorisés, sur une longue durée peut avoir des effets qui n’apparaîtront que plus tard, comme c’est le cas pour la radioactivité.
Dans son livre à paraître Pesticides : le confort de l’Ignorance, François Dedieu montre que la préservation des secrets de l’homologation conduit à effacer la différence entre « science » et « science réglementaire » administrative. Il conclut que « l’inertie restera la règle sans une prise de conscience politique et collective profonde ».
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05 décembre 2022

Rojava : « Femmes, Vie, Liberté », repris aux funérailles de Mahsa Amini dans le Kurdistan iranien, vient à l’origine du Rojava (Nord-Est de la Syrie) où les femmes ont un rôle essentiel dans la révolution en devenir. Les États de la région, et au-delà, sont très inquiets de sa valeur d’exemple : ainsi un écrivain iranien a été condamné à 11 ans de prison pour avoir traduit en persan le livre Petite clef d’un grand but, la Révolution au Rojava.
La société civile organisée dans le TEV-DEM (Mouvement de la société démocratique) a adopté une Charte qui pourrait s’appliquer partout dans le monde : « Sans rien attendre de l’État, les communes cherchent par elles-mêmes des solutions aux questions sociales, éducatives, de santé et d’autodéfense. Elles constituent une société prenant en compte la liberté des femmes, l’écologie et où est instituée la démocratie directe ».
De même, le Contrat Social, adopté en 2016, propose : « Le système fédéral démocratique consensuel garantit la participation égalitaire de tous les individus et de tous les groupes sociaux à la discussion, à la décision et à la gestion collective ».
Mais le contexte de guerre, l’hostilité des États environnants, les traditions (religions, tribus) particulièrement dans les régions à majorité arabe, freinent la réalisation de cet idéal, qu’il est important de confronter aux réalités concrètes du terrain. C’est l’objet d’un récent colloque dont les travaux ont permis la réalisation d’un ouvrage : La démocratie sous les bombes – Le Rojava entre idéalisation et répression.
Nous recevons deux de ses contributeurs : Somayeh Rostampur qui étudie comment fonctionne l’alliance entre le mouvement des femmes et le leader charismatique Abdullah Öcalan, et Pierre Bance, qui analyse les pouvoirs et contre-pouvoirs au Rojava.
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28 novembre 2022

Nader, compagnon anarchiste d’origine iranienne, est notre invité. Il donne des informations sur l’énorme mouvement social qu’une répression féroce n’arrive pas à stopper.
La mort le 16 septembre, après 3 jours de coma suite aux coups infligés par la police, de Mahsa Amini, jeune femme kurde de 22 ans, a enclenché des manifestations partant de sa ville kurde natale, Saghez, puis s’étendant dans tout le pays. Pendant ses obsèques, le slogan kurde « Femme, Vie, Liberté » a été partout repris, en persan, turc, arabe : il vient des femmes du Rojava combattant Daech.
L’étendue géographique et sociale est sans précédent depuis la révolution de 1979 : les femmes, principales initiatrices, ont rapidement été rejointes par des jeunes, des ouvriers, des syndicats clandestins... Les actions menées simultanément dans plusieurs quartiers et différentes villes compliquent l’action des forces de répression (tirs à balles réelles, chasses à l’homme, arrestations massives) obligées de se disperser entre de nombreux lieux. L’injonction du guide suprême Khaménéi « Qu’on en finisse ! » n’est pas suivie d’effet.
Révolte ou révolution ?
Djaafar Azimzadeh, de l’« Union Libre des Ouvriers d’Iran », basée dans le pays mais interdite, écrit dans un article « Insurrection du peuple d’Iran, une grande Révolution historique » :
« Cette Révolution aura de gigantesques conséquences non seulement en Iran mais dans tout le Moyen-Orient et même dans le monde. C’est une Révolution pour les libertés et l’égalité. Cette Révolution est celle des femmes, des jeunes, des adolescents, des ouvriers, des enseignants et des écoliers de l’ère informatique et d’échanges d’informations mondiales ».
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21 novembre 2022

Alain Gras, notre invité, s’intéresse à la socio-anthropologie des techniques. Il a récemment publié La servitude électrique, du rêve de liberté à la prison numérique.
Il s’intéresse à la question de l’énergie dans notre société thermo-industrielle : « Nous vivons aujourd’hui la fin de la période de grande abondance matérielle fondée sur des sources temporaires d’énergie concentrée et à bon marché ».
Le « Pacte Vert » européen nous promet pour 2050 une société « juste et prospère, dotée d’une économie moderne, efficace dans l’utilisation des ressources, leader mondial dans le domaine de  l’économie verte au cœur d’une croissance durable et inclusive » : la taxonomie verte inclut le gaz et l’énergie nucléaire.
Les politiciens et une partie des écologistes présentent l’électricité comme une « énergie propre » permettant la transition énergétique.
En réalité l’électricité est un « vecteur énergétique » qui transporte une énergie produite ailleurs : l’électrification du système énergétique, ainsi que la mobilité électrique vont générer la construction accélérée de centrales thermiques et nucléaires :
→ L’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans Le Futur est électrique présente un scénario pour 2040 qui prévoit 950 millions de véhicules électriques et l’augmentation de 50 % de la production de centrales à combustible fossile ou nucléaire.
→ La Chine prévoit la construction d’un énorme parc de centrales à charbon pour alimenter ses « autoroutes de l’électricité » et projette d’être le leader mondial des véhicules électriques.
Alain Gras nous invite à réfléchir et agir pour la sobriété énergétique dans un « monde post-croissant et post-fossile » empreint de « justice écologique et sociale ».
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14 novembre 2022

Campagne contre la guerre et le militarisme
La résilience nouvelle religion d’État : on ne s’attaque pas aux causes d’un désastre, on en absorbe les conséquences et les intègre dans notre mode de vie. La fatalité de leur déclenchement doit nous amener à se préparer au pire sans jamais se révolter contre ses raisons.
Ce concept a fait florès dans certains milieux écologistes - depuis les effondristes jusqu’au capitalisme vert - prétendant notamment sauver le climat grâce à l’énergie nucléaire, avant que le gouvernement ne s’en fasse le principal promoteur :
→ Intervention de l’armée contre la Covid, baptisée « Résilience »,
→ loi « Climat et résilience »,
→ mission parlementaire sur la résilience nationale,
→ « Plan de résilience économique et sociale » dans le contexte de la guerre en Ukraine,
→ « Journée nationale de la résilience » le 13 octobre.
La grande Muette est en première ligne, notamment dans le texte « Force des armées et résilience de la communauté militaire ». C’est un membre de la commission de la Défense nationale, Thomas Gassilloud, qui a présenté le rapport de la mission parlementaire « Engagement et résilience de la nation » dans lequel est affirmé la nécessité « d’envisager les chocs de toute nature auxquels le pays doit se préparer et d’éduquer les citoyens à être des bons soldats au service d’une défense totale de la nation ». Pour contribuer à la résilience nationale, il faut « des hommes et des femmes susceptibles d’intervenir en première ligne en cas de crise grave ».
Sont préconisés le port de l’uniforme dans les écoles et la généralisation du Service national universel, objectif affiché du Ministre de la défense, Serge Lecornu, afin de préparer un « peuple résilient face aux nouvelles menaces sur la sécurité ».
Nous recevons Thierry Ribault, qui analyse cette technologie du consentement dans son ouvrage Contre la résilience à Fukushima et ailleurs.
Ne nous résilions pas, agissons !
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07 novembre 2022

Le récent livre de notre invité Nedjib Sidi Moussa, Histoire algérienne de la France, se termine par une pensée « pour tous les réfractaires qui, de Dunkerque à Tamanrasset, brûlent les frontières que d’autres s’acharnent à défendre, au nom de l’identité, du nationalisme, de la race ou de la religion. »
Il constate que « l’histoire coloniale fait l’objet de représentations fantasmées » alors que le rapport à l’Algérie demeure une question centrale mais la plupart du temps souterraine. Mais dans des moments de crise, ce qui était refoulé revient à la surface des deux côtés de la Méditerranée.
Il analyse les réactions dans tout le spectre politique à l’occasion de sept événements :
- coup d’État amenant le colonel Boumédiène au pouvoir (juin 1965),
- enlèvement au Canada de Dalila Maschino par son frère pour la marier de force en Algérie (juin 1978),
- « Marche pour l’égalité et contre le racisme » (fin 1983),
- procès de Klaus Barbie à Lyon (mai 1987),
- match de football France-Algérie au Stade de France (Seine-St-Denis, octobre 2001),
- tentative de « conciliation » avec les islamistes à Rome (janvier 1995),
- Affaire Kamel Daood, écrivain connu internationalement et journaliste à Oran (début 2016).
Par ce livre, Nedjib Sidi Moussa souhaite éviter l’entre-soi et s’adresser au plus grand nombre car « pour comprendre la France contemporaine il est nécessaire de se confronter, enfin, à la question algérienne ».
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31 octobre 2022

Nadia Genet, réalisatrice d’Aimer la vie, confie qu’« en filmant Hellyette Bess et ses amis, j’ai revisité ce pays formidable et déroutant qu’est la vie ».
Nadia découvre la vie alors qu’Elvis Presley va la quitter : « Je nais punk et bourbonnaise de parents algériens ».
Partie à Londres à l’adolescence s’imbiber de musique, elle photographie des musiciens de rue, organise des concerts, crée une émission de radio. Elle adhère à Amnesty International : « L’application de la peine de mort aux États-Unis m’empêche de dormir ».
Partie à Paris s’imprégner de théâtre, elle le pratique en prison, monte un atelier théâtre pour des détenus mineurs, « découvre la radicalité urbaine ».
Partie à Marie-Galante aux Antilles s’imprégner de culture caribéenne, elle apprend à parler créole, travaille pour le Salon du livre de la Guadeloupe, photographie la terre de la canne à sucre, « découvre cette histoire française plus noire que ses esclaves ».
Partie dans le ciel visiter la planète, elle photographie ses singularités aux différentes escales. Elle est « heurtée par le désespoir d’une région à la dérive à l’est du Tchad » : ses photographies de de Dar Sila, exposées au Musée national de N’Djamena, illustrent les graves problèmes que vivent ses habitants (eau, santé, éducation, conflits militaires).
Atterrie à Paris après avoir quitté son métier d’hôtesse de l’air, elle se forme au film documentaire, achète une caméra avec sa prime de licenciement.
Elle rencontre Hellyette et met en images un film qui « parle de politique autrement, à l’endroit du cœur, dans le rapport à la vie ».
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24 octobre 2022

Campagne contre toutes les guerres
En Ukraine comme ailleurs, la guerre est un crime.
L’« opération spéciale » qui devait durer quelques semaines s’installe pour longtemps.
Les troupes russes, mal préparées, attendent l’hiver pour endiguer les contre-offensives ukrainiennes et avoir le temps de former les 300 000 conscrits appelés en renfort, venus souvent des zones déshéritées de Russie.
Les bombardements et attaques de missiles visent les populations civiles et les infrastructures ukrainiennes (production d’énergie, barrages...).
Le commerce des armes bat son plein et les « marchands de canons » se frottent les mains.
Les sanctions économiques n’ont pas toujours les résultats escomptés : les superprofits liés à la hausse vertigineuse du pétrole et du gaz enrichissent les entreprises du secteur... et permettent à la Russie de contribuer à payer sa guerre d’agression. Elles ne concernent pas l’énergie nucléaire, puisque les accords franco-russes entre Framatome et Rosatom (combustibles, systèmes de contrôle, déchets) continuent de plus belle.
Notre invité Jean-Marc Royer aborde tous ces aspects d’une réalité qui aura des conséquences déterminantes.
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17 octobre 2022

Depuis quelques années des centaines d’épiceries gérées collectivement se sont ouvertes pour répondre à des motivations diverses : disparition de commerces en zone rurale, sortie de la grande distribution, accès à des produits bio meilleur marché sans intermédiaire, développement de lien social à travers une activité collective ouverte à tous...
Différents modèles se sont mis en place pour répondre à ces envies : épiceries associatives, supermarchés coopératifs, Épi (« Épicerie participative intégrale »), coopératives alimentaires autogérées. Le supermarché parisien « La Louve », inspiré d’un exemple américain et repris dans quelques grandes villes, a été largement médiatisé. Il nécessite l’emploi de salariés et donc d’une marge renchérissant les produits.
D’autres projets, de taille plus modeste, permettent parfois de se passer d’une main d’œuvre souvent mal payée et exploitée, et pratiquent ainsi des prix permettant un accès plus large aux produits de qualité.
Cependant le fonctionnement interne et la gouvernance du collectif reproduit le plus souvent le modèle classique (présidence, bureau, AG, vote, majorité/minorité) qui donne le pouvoir à quelques-uns, plus « motivés », plus « experts », plus « dévoués »...
Les coopératives alimentaires autogérées, crées sous l’impulsion des trois Diony-Coop de Saint-Denis, propagent un modèle très simple basé sur la confiance entre coopérateurs, où chacun a la liberté d’expérimenter et où la responsabilité individuelle conduit à l’intelligence collective. Ces espaces permettent une pratique concrète d’éducation populaire et d’autogestion.
Jean-Claude, notre invité, a participé depuis l’origine à leur développement et à la création de la Fédé-Coop qui les coordonne. Il est l’auteur du récent ouvrage Les consommateurs ouvrent leurs épiceries – Épi, épicerie associative, supermarché coopératif, coopérative alimentaire autogérée – Quel modèle choisir pour votre ville ou votre village ?
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10 octobre 2022

Campagne contre toutes les guerres
En Ukraine comme ailleurs, la guerre est un crime.
Notre invité, Bernard Baissat est membre de la section française de l’Internationale des résistants à la guerre (IRG), l’Union Pacifiste, qui déclarait dans un communiqué du 24 février, jour de l’annonce du lancement de l’opération militaire spéciale par Poutine : « En n’agissant pas pour abolir l’armée, ou pour le désarmement, les citoyens cautionnent les crimes de masse ».
La Fédération anarchiste « depuis toujours hostile au bellicisme et à la militarisation », dans une motion adoptée à son dernier congrès , rappelait de son côté :
« Ce n’est pas parce que la guerre nous est rendue particulièrement visible en Ukraine qu’elle a disparu dans le monde », « les guerres justifient pour les États l’augmentation des budgets militaires au détriment des budgets sociaux. Elles accélèrent la militarisation accrue des sociétés, par ailleurs déjà soumises à des répressions de plus en plus brutales. Les armes qui sont produites se retournent toujours contre nous. »
Attisant un climat de peur, le ministre des armées Sébastien Lecornu affirme que « face à la menace, la sécurité doit devenir un enjeu collectif » et souligne « le rôle crucial du Service national universel : comment prendre une classe d’âge et la préparer à tous ces risques ? ».
Depuis 2019, le collectif « NON au SNU », dont font notamment partie l’Union Pacifiste, la Fédération anarchiste, Radio Libertaire, s’oppose à cette « militarisation des esprits » qui vise à terme une classe d’âge de 800 000 adolescents par an.
Nous échangeons avec Bernard Baissat sur ces divers aspects d’une actualité guerrière qu’il est absolument nécessaire de combattre.
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03 octobre 2022

Nous recevons Nadia Genet pour Aimer La Vie, film de 2021 consacré à Helyette Bess :
À 91 ans, Hellyette Bess est une militante libertaire toujours active. Nadia Genet chemine avec elle et nous fait découvrir sa vision humaniste. À travers son histoire et celle de ses camarades de route, on perçoit la générosité d’une femme modeste, cultivée, complexe, animée par l’amitié, la générosité, la fidélité à ses principes de vie. Sur ses pas, on croise les destins de Georges Ibrahim Abdallah (militant communiste libanais, prisonnier en France depuis 1984) ou encore de Jean-Marc Rouillan (Action Directe), qu’Hellyette a régulièrement visité en prison, quelques soient les divergences politiques, explorant sans cesse les multiples nuances de couleurs qui composent le drapeau noir de l’anarchisme.
Un extrait du film ici : https://www.lesfilmsdici.fr/fr/en-production/5219-aimer-la-vie.html.
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26 septembre 2022

Depuis très longtemps on fabrique des religions un peu partout dans le monde. Jean-Manuel Traimond, notre invité, dans Comment fabriquer une religion s’attache à décrire quels sont les éléments religieux, les méthodes et outils qui permettent d’en faire un produit consommable.
Il expose comment sont utilisés, s’emboîtant telles des poupées russes, croyances individuelles, dogmes, doctrines, rites, liturgie et institutions de toute nature (clergés, synodes, conciles, groupes de fidèles, groupes de jeunes, écoles, universités...).
Le vocabulaire utilisé dans le livre est souvent celui du monde des affaires car « la religion comme le négoce visent à capter l’attention du plus grand nombre », et aussi à faire du profit. Le dernier chapitre traite d’ailleurs en détail du « réseau de vente et du marché ».
Sa conclusion, intitulée « La recette », synthétise l’essentiel de l’ouvrage, autant de conseils pour tout lecteur souhaitant le mettre en pratique.
Ses derniers mots : « Allez, au travail ! ».
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19 septembre 2022

Dans un livre à paraître, notre invité Jean-Marc Royer analyse en quoi nous vivons « un moment historique déterminant » et dans quelle mesure « un désastre civilisationnel est en marche ».
Il explique en détail comment « la contre-révolution internationale du néolibéralisme » s’est développée en Angleterre, en Allemagne, en Italie et en France. Cette remise en cause systématique des acquis sociaux issus des luttes antérieures, ainsi que la déconstruction systématique des liens sociaux risquent d’engendrer « des régressions dans la manière de vivre, de penser, d’imaginer et de résister ».
Pour atteindre ces objectifs, le capitalisme a besoin de l’État, « principal destructeur de toute forme de salaire différé et organisateur de la privatisation des services publics ». Son rôle régalien (Police, Armée, Justice) est essentiel afin de prévenir et réprimer les révoltes sociales, installant ainsi un « totalitarisme démocratique », dont les Gilets Jaunes ont pu apercevoir le vrai visage.

Mais l’offensive néolibérale n’a pas mis de côté les impérialismes, dont l’Ukraine est un épisode.
Après avoir longtemps ignoré ces guerres qui se déroulaient « au loin » (bien que par exemple le Kosovo était à nos portes), les Européens se sentent plus concernés par ce qui se passe dans ce pays.
Cette guerre d’agression, qui fait de nombreuses victimes civiles, est appelée à durer et peut avoir des conséquences importantes dans de nombreux domaines : économie, énergie, nucléaire civil et militaire, armement, politique...
Jean-Marc Royer nous engage à tenter de les comprendre et de les analyser.
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12 septembre 2022

« Comprendre le monde et agir » n’est pas le but de l’éducation que dispense l’État. Mais, depuis le 19ème siècle, une partie du mouvement des universités populaires s’y intéresse.
Aujourd’hui celle de Roubaix, par exemple, souhaite « ouvrir un espace démocratique autour de la réflexion sur les enjeux de notre société, tout en voulant redynamiser l’idée que l’avenir est ouvert par l’émancipation et la transformation sociale ».
Quelle que soit l’époque, on retrouve des constantes : accès à tous, gratuité, visée émancipatrice. Mais, alors qu’à l’origine une partie de la population à l’écart de l’instruction publique se sentait concernée, aujourd’hui ce n’est pas le cas : les « moins instruits » sont les moins demandeurs et la majorité des participants appartiennent aux « classes moyennes ».
La diversité actuelle des universités populaires correspond à des projets distincts : fournir des savoirs et des savoir-faire complémentaires à l’enseignement public (rattrapage ou éducation permanente) ou créer un enseignement alternatif au réseau officiel, dans lequel des anarchistes se sont investis avec d’autres.
Donner des instruments pour réfléchir, échanger des arguments et expériences, permettent ainsi à une université populaire de se placer dans une logique d’émancipation individuelle et collective ouvrant une perspective de transformation sociale.
Nos deux invités pour échanger sur tous ces aspects :
Annick Stevens philosophe, fondatrice et coordinatrice de l’Université Populaire de Marseille depuis 2013 et Hugues Lenoir, enseignant-chercheur en sciences de l’éducation, auteur notamment des ouvrages Pour l’éducation populaire et Autogestion pédagogique et éducation populaire.
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05 septembre 2022

En 1970, les Éditions 10/18 publient dans un format poche L’increvable anarchisme. L’intérêt de nombreux « soixante-huitards » pour les pratiques et propositions anarchistes en firent un succès de librairie.
Son auteur Luis Mercier-Vega, insoumis au service militaire, s’est engagé dans la colonne Durruti pendant la révolution espagnole avant de participer à la fondation d’une minorité dans la CGT, le « Cercle syndicaliste de lutte de classe ». Il rappelle qu’« une série de mouvements sociaux, de phénomènes révolutionnaires, présentent des caractéristiques libertaires évidentes ».
Notre invité, l’historien Sylvain Boulouque, l’ayant lu une quinzaine d’années plus tard, en fait un des ses « souvenirs livresques les plus forts ». Quelques autres ouvrages, tels La Révolution inconnue de Voline et Le Mythe bolchevik d’Alexandre Berkman, lui ont donné l’envie de mieux connaître et faire connaître le mouvement anarchiste en France : après notamment Les Anarchistes : ni Dieu ni maître !, il vient de faire paraître Le peuple du drapeau noir – Une histoire des anarchistes.
Cette vaste fresque permet de croiser de multiples figures de l’anarchisme et de comprendre « comment se sont transmises et transformées l’idée et les pratiques libertaires », notamment à travers des événements historiques tels la Commune, l’affaire Dreyfus, la révolution russe, les grèves de mai-juin 1936, la révolution espagnole, Mai 68, mais aussi les deux guerres mondiales.
Il conclut qu’en dépit des profondes évolutions qui en ont résulté les libertaires d’aujourd’hui « ressemblent à leurs aînés ».
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29 août 2022

Rediffusion de l’émission du 20 février 2017 :
La filière nucléaire n’en finit pas de nous léguer ses déchets. Leur avenir est irradieux puisque leur « demi-vie », activité réduite de moitié, va de 30 ans pour le césium 137, à de plus de 2 millions d’années pour le neptunium 237, qui nous enterrera tous. Ce sont les 80 habitants de Bure dans la Meuse qui seront les « gardiens de la Terre », ou plutôt leurs dizaines de milliers de générations futures. Ils vivront et mourront à côté de 100 000 mètres cubes de déchets radioactifs enfouis à 500 mètres sous terre. Plusieurs participants à la résistance sur place témoignent de leurs luttes et des alternatives pour développer des activités locales, dans une région choisie par l’État pour sa faible densité démographique.
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22 août 2022

Du 6 au 10 juillet les Reclusiennes à Sainte-Foy-la-Grande (lieu de naissance d’Élisée Reclus) avaient pour thème « Évadons-nous ».
Cette troisième émission permettra d’écouter trois interventions avec comme propos « S’évader de l’enfance » :
Anne Steiner : Les enfants fugueurs
Laetitia Rouchet : Émotions et apprentissages
Simona Tersigni : Enfants migrants, travail ou école
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15 août 2022

Salman Rushdie, sous le coup d’une fatwa depuis 1989 à la suite de la publication de son roman Les Versets sataniques, a été victime ce vendredi d’une tentative d’application de la-dite fatwa. Ce fait divers nous rappelle que les religions tuent. Toutes sont à combattre.
Nous rediffusons aujourd’hui l’émission du 12 mars 2018 :
Dans son livre La fabrique du musulman – Essai sur la confessionnalisation et la racialisation de la question sociale, Nedjib Sidi Moussa, dʼorigine algérienne, analyse la propagation dʼune fièvre identitaire brouillant les clivages économiques et sociaux. Les obsessions religieuses ou raciales touchent toutes les chapelles depuis lʼextrême-droite jusquʼà la « gauche de la gauche » évoquant parfois la notion fumeuse de « race sociale ». Des universitaires, des intellectuels, des politiques signent des appels pour le « droit à la non-mixité » raciale. Il en serait donc fini de lʼuniversalisme et de lʼinternationalisme ! Ce sujet particulièrement préoccupant sera co-animé avec Mohamed, animateur de l’émission de Radio Libertaire, La société dans tous ses états.
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08 août 2022

Hiroshima 6 août 1945 8 H 16 : « Little boy », Nagasaki 9 août 1945 11 H 02 : « Fat Man » : ces deux bombes atomiques testent « in vivo » l’apothéose de la collaboration dans le projet Manhattan de scientifiques, militaires, politiques et dirigeants de grands groupes industriels, lancé le 9 octobre 1941 par le président Franklin Roosevelt.
Pour se rappeler cet immense crime contre l’humanité, resté impuni, nous repassons une émission du 7 juin 2021 sur le docteur Hida, médecin japonais qui a soigné les victimes d’Hiroshima et, soixante-six ans plus tard, de Fukushima :
Le docteur Hida est un médecin japonais, mort centenaire en 2017, qui a consacré l’essentiel de sa vie à soigner et accompagner les victimes du nucléaire, qu’il soit « militaire » ou « civil ».
Jeune praticien de 28 ans, il était dans un village tout près d’Hiroshima le 6 août 1945, lorsque Little Boy est largué par l’équipage d’Enola Gay (nom de la mère du pilote). Hiroshima (« L’Île large ») avait été choisie pour tester les effets de la bombe car épargnée jusque-là par les bombardements alliés. Les résultats ont enthousiasmé le président américain Truman, déclarant le 7 août : « Nous remercions Dieu pour nous avoir donné cette arme et nous prions pour qu’il nous guide dans son usage ». Ainsi Dieu lui désigna les cobayes de Nagasaki pour la seconde bombe Fat man, deux jours plus tard.
Sa longue expérience de soutien aux Hibakusha (”hi” = ”affecté”, ”baku” = ”bombe”, ”sha” = ”personne”), considérés au japon comme des pestiférés, l’a amené soixante-six ans plus tard à  traiter et conseiller les victimes de l’« excursion nucléaire » de Fukushima (« L’Île du bonheur »).
Le docteur Hida rappelait que le « secret défense » entoure les effets de ces désastres, aussi bien pour l’explosion de la bombe atomique : « Les États-Unis voulaient à tout prix dissimuler la vérité sur les dommages causés par la bombe A, surtout l’effet de la radioactivité interne. La filière du nucléaire civil pouvait être menacée », que pour l’explosion de réacteurs : « Ça se passera comme à Hiroshima, Nagasaki et Tchernobyl, on ne saura jamais la vérité sur l’étendue des dommages ».
Nous recevons Marc Petitjean, qui a rencontré à  plusieurs reprises le docteur Hida au Japon, a écrit le livre Destin d’un homme remarquable – D’Hiroshima à Fukushima et réalisé deux documentaires Blessures atomiques et De Hiroshima à Fukushima.
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01 août 2022

Du 6 au 10 juillet les Reclusiennes à Sainte-Foy-la-Grande (lieu de naissance d’Élisée Reclus) avaient pour thème « Évadons-nous ».
Cette deuxième émission permettra d’écouter quatre interventions :
Olivier Clochard : Quelles alternatives à l’enfermement pour les migrants
Alexandre Corbin et Serge Bédère : La psychothérapie institutionnelle
Alain Giffard : Montmartre-Chatelaillon, les vacances du groupe anarchiste des Causeries populaires
Les Desert’heureuses : Déserter l’ingénierie
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25 juillet 2022

Rediffusion de l’émission du 4 avril 2022 :
Le modèle agricole productiviste et exportateur favorise l’utilisation de machines agricoles surpuissantes et high-tech, qui rendent l’agriculteur dépendant de l’ingénieur, du banquier, du numérique. Cette logique « techniciste » et industrielle en agriculture a un impact sur la destruction des communautés paysannes, l’environnement, l’aménagement du territoire, l’emploi rural, la santé, l’offre alimentaire.
Les paysans de la coopérative L’Atelier paysan analysent ainsi que la course aux investissements et à l’agrandissement des fermes, tournées vers les marchés globalisées et l’agro-industrie, est une aberration économique, écologique et un désastre humain.
Alors que scientifiques et équipementiers conçoivent des innovations techniques que les paysans doivent adopter, les contraignant au surendettement, L’Atelier paysan accompagne les agriculteurs pour définir ensemble et réaliser les outils de travail et les bâtiments dont ils ont réellement besoin : « Nous retrouvons collectivement une souveraineté technique, une autonomie par l’entraide et la réappropriation des savoirs et des savoir-faire, à rebours des technologies qui dépossèdent ». Ils préconisent la généralisation d’une agroécologie paysanne avec l’objectif d’un changement radical de modèle agricole et alimentaire.
Notre invité Emmanuel Aze, arboriculteur dans le Lot-et-Garonne, est un des auteurs du livre collectif de l’Atelier Paysan, qui se termine par : « Il nous reste à nous rassembler, à nous lever » pour Reprendre la terre aux machines, titre de l’ouvrage.
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18 juillet 2022

Du 6 au 10 juillet les Reclusiennes à Sainte-Foy-la-Grande (lieu de naissance d’Élisée Reclus) avaient pour thème « Évadons-nous ».
Cette première émission permettra d’écouter quatre interventions avec comme propos « S’évader des idées reçues » :
Catherine Witold de Wenden : Combattre les idées reçues sur l’immigration
Éric Chauvier : Les mots sans les choses
Annick Stevens : Libérer la philosophie de son carcan institutionnel
Patrick Moreno : Métavers, le paradis est l’enfer
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11 juillet 2022

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04 juillet 2022

L’équipe de Trous Noirs est en route pour les Reclusiennes. À bientôt avec de nouveaux enregistrements.
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27 juin 2022

Au début des années 1960, le polytechnicien Bernard Laponche entre au Commissariat à l’énergie atomique à Saclay et participe aux calculs des premiers réacteurs du modèle français, dont le rôle est de fournir du plutonium pour la fabrication de bombes atomiques : « J’étais pro-nucléaire par profession ».
En Mai 68, le centre de recherche de 8 000 personnes est autogéré : conseils élus par unité se coordonnent dans un « comité d’action » dont il est le secrétaire. Il anime des assemblées générales hebdomadaires de plus de 500 personnes : « C’est en mai 68 que les choses ont basculé dans ma vie. C’est de là que part mon initiation à la politique et le rôle militant dans mes activités au sein du syndicat CFDT du CEA ».
Il participe aux débuts du mouvement antinucléaire en France et s’oppose au Plan Messmer de mars 1974, qui lance la fabrication accélérée de nouveaux réacteurs, de conception américaine (licence Westinghouse).
Il quitte le CEA et s’investit dans le syndicalisme, alertant sur les dangers du nucléaire et la nécessité d’alternatives énergétiques.
Le succès d’une pétition nationale en 1979 contre le programme nucléaire du gouvernement donne un espoir de changement d’orientation, d’autant plus qu’il est signé par la CFDT, le PSU, le PS. Mitterrand en intègre une partie dans ses 100 propositions pour l’élection de 1981. Mais « en trois mois tous ses engagements sur le nucléaire avaient disparu » et le premier ministre Pierre Mauroy prononçait un « fantastique discours pronucléaire » à l’Assemblée nationale.
Sa conviction, qui ne fera que se renforcer, est que « le nucléaire est une question de pouvoir. L’État est miné de l’intérieur, une alliance de la haute administration et des dirigeants des grands organismes (CEA, EDF, Areva...) ».
« Le nucléaire est assimilé à La Marseillaise et au drapeau tricolore, on n’en discute pas ».
Partisan d’« une science soumise au contrôle citoyen », il participe activement à diverses associations telles Global Chance, Les Amis d’Enercoop, Énergie partagée.
« Bernard est devenu fou » disaient ses anciens collègues du CEA.
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20 juin 2022

LʼAn 02 : « Lʼavenir nʼest pas ce qui va se passer, mais ce que nous allons en faire »
Une plainte collective est menée par La Quadrature du Net contre la techno-police. Elle s’attaque au panoptique contemporain à base de vidéosurveillance robotisée, fichages systématiques et détection robotisée des comportements.
Ne pouvant organiser un direct assez rapidement, nous rediffusons l’émission du 25 mai 2020 :
Le coronavirus est un révélateur et un amplificateur des tendances du « monde dʼaujourdʼhui ». Ainsi, il nʼest pas surprenant que la principale réponse des États à une crise sanitaire soit sécuritaire. À travers les siècles, les épidémies sont des épisodes privilégiés dans la transformation et l’amplification du pouvoir d’État et la généralisation de nouvelles pratiques policières comme le fichage des populations. Quelques exemples :Australie : bracelets électroniques imposés aux personnes potentiellement infectées,Nouvelle-Zélande : plateforme de délation de la police pour signaler les entorses au confinement,Chine : caméras thermiques sur les casques des policiers pour repérer les personnes fiévreuses,Israël : croisement des métadonnées et des informations captées sur le réseaux télécoms pour attribuer un « score de contagiosité » de 1 à 10.Le « solutionnisme technologique » est privilégié : données de masse du « big data » brassées par des algorithmes new-look, « cités intelligentes » analysant les flux de vidéo-surveillance, données de géolocalisation des téléphones portables permettant le traçage des contacts (« backtracking »), reconnaissance faciale « bénéficiant à lʼordre public mais également à la gestion de maladies » (Cédric O, secrétaire dʼÉtat au numérique).Les considérations sanitaires aident à la prolifération de la surveillance biométrique : les GAFA sʼenthousiasment, lʼÉtat améliore ses armes pour prévenir les futures tentatives de révoltes sociales.Pour en parler : Martin Drago des associations Technopolice et La Quadrature du Net et Patrick du comité de rédaction du Monde Libertaire.
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13 juin 2022

Annie Thébaud-Mony est sociologue de la santé et du travail à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Nous l’avons reçue en début d’année pour son dernier livre Politiques assassines et lutte pour la santé au travail, dans lequel elle parle de sa longue expérience dans le soutien aux travailleurs des secteurs du nucléaire, de l’amiante, de la chimie...
En 1968, une première enquête au Brésil, sur l’éducation de base dans les favelas, la sensibilise aux transformations de la société brésilienne.
Puis un séjour de 3 ans au Sénégal lui permet de préparer une thèse de 3ème cycle : Étrangers à la France, étrangers à l’Afrique ; les adolescents français au Sénégal.
Une enquête d’une vingtaine de mois en Algérie l’oriente ensuite vers les inégalités en matière de soins et de santé, particulièrement pour les maladies respiratoires et la tuberculose.
Elle perfectionne ses connaissances en ce domaine en résidant 3 ans à New York, où elle participe à un réseau international de médecins, chercheurs, sociologues... et prépare une thèse d’État Besoins de santé et politique de santé où elle compare la situation des pays du Nord et du Sud en ce domaine.
C’est en 1980 qu’elle décide de mettre un terme à « douze ans de nomadisme », tout en continuant divers voyages, au Brésil notamment.
Cherchant une activité dans la recherche « ayant une utilité sociale », elle rentre à l’Inserm dans le secteur des maladies liées au travail, rejoint le collectif « Risque et maladies professionnelles » animé par Henri Pézerat. Elle souhaite « connaître le travail pour le transformer » et soutient divers groupes de travailleurs : « Nos recherches scientifiques devraient pouvoir servir de support à l’action contre les atteintes à la santé dans l’activité de travail, dans un contexte environnemental dominé par les risques industriels ». Elle participe à la création de deux « Groupements d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle ».
Toutes ces « tranches de vie » lui ont permis de rencontrer et aider de nombreux travailleurs, rapportant chaque fois « les histoires individuelles à une histoire collective », car pour elle, il est nécessaire de transformer les rapports de pouvoir à l’intérieur du travail et de la société.
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06 juin 2022

L’équipe de Trous Noirs est absente cette semaine. Rendez-vous le 13 juin.
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